Jonathan Suru

L'Afrique a-t-elle vraiment besoin d'intelligence artificielle ?

Publié le : 18 août 2024

Depuis 2022, je ne peux pas m'empêcher de remarquer que l'intelligence artificielle (IA) est sur toutes les lèvres, et ça rime toujours avec ChatGPT et compagnie. Plus précisément, on parle des LLM, ces fameux grands modèles de langage qui font tant de bruit. Mais vous savez quoi ? Je me pose sérieusement la question : est-ce vraiment ce dont l'Afrique a besoin ?

Réfléchissons-y ensemble. On sait très bien que ces modèles, aussi impressionnants soient-ils, ont leurs limites. Ils ne peuvent pas acquérir de nouvelles compétences ou connaissances sans une bonne dose d'aide humaine. Et ne parlons même pas des ressources nécessaires pour les faire tourner ! Ça demande des ordinateurs récents et puissants, ce qui n'est pas donné à tout le monde chez nous.

Construire un LLM puissant et efficace, adapté aux besoins de l'Afrique, ça reviendrait très cher. Et franchement, vu l'état des finances de nos pays, je me demande si c'est vraiment la priorité. On a tellement d'autres choses à financer, vous ne trouvez pas ?

Mais allons plus loin. Même si on arrivait à surmonter ces obstacles financiers et techniques, quels besoins ces LLM résoudraient-ils vraiment ? Prenons l'éducation, par exemple. Je suis convaincu qu'un LLM pour l'éducation serait non seulement inutile, mais aussi inutilisable pour plusieurs raisons.

D'abord, beaucoup de nos écoles manquent d'équipements de base. Alors, un assistant IA sophistiqué, ça fait un peu rêveur, non ? Je pense sincèrement que ce serait bien mieux de réorienter ces fonds vers des choses concrètes : la rénovation et la construction de salles de classe, l'électrification des villages, les cantines scolaires... Vous voyez où je veux en venir ? Ce sont ces choses-là qui changeraient vraiment la donne pour nos élèves.

Et ce n'est pas tout. Parlons un peu de l'administration. On entend souvent dire que l'IA pourrait assister dans les tâches administratives. Mais soyons honnêtes, je ne pense pas que ce soit le plus urgent. Avant de rêver à une IA qui nous aiderait à remplir des formulaires, on devrait déjà finir de digitaliser nos services publics. C'est la base, non ? Commençons par le commencement.

Attention, je ne dis pas qu'il faut balayer d'un revers de main toutes les capacités et les bénéfices potentiels des LLM. Ce serait stupide de ma part. Mais je crois fermement que pour le moment, ils ne méritent pas un programme gouvernemental dédié. On a d'autres chats à fouetter, si vous voulez mon avis.

Cela dit, je suis persuadé qu'avoir un programme sur l'IA dans un sens plus large, plus primitif du terme, est non seulement nécessaire mais vital pour l'Afrique. Voilà ce que je pense : nos gouvernants devraient orienter la majorité de leurs fonds vers la recherche académique. Financer des recherches sur l'application de l'IA dans l'agriculture, dans la médecine, et dans d'autres domaines cruciaux pour notre développement. Et surtout, surtout, financer les recherches concernant l'optimisation des modèles pour les rendre moins énergivores. Ça, ça aurait du sens pour nous !

Maintenant, parlons un peu des particuliers et des entreprises. Je suis convaincu que tout n'a pas besoin d'IA. On n'a pas besoin de toujours réinventer la roue, vous savez ? On devrait plutôt s'inspirer de ce qui se fait de mieux ailleurs et l'adapter efficacement à nos besoins. C'est ça, l'intelligence !

Je vais vous faire une confession : même moi, mes deux derniers projets personnels que j'ai pu finaliser étaient basés sur des LLM. Ce n'est pas mauvais en soi, mais avec le recul, je pense que pour évoluer, on doit s'éloigner de cette frénésie médiatique autour des LLM. Il faut explorer d'autres aspects de l'IA, revenir aux bases. Chercher à construire des petits modèles qui pourront avoir un impact direct sur notre environnement. C'est ça qui compte, non ?

Si j'ai un appel à lancer, ce serait celui-ci : essayons de trouver notre propre voie dans ce nouveau monde de l'IA. Sans rejeter complètement les LLM, bien sûr, mais en cherchant la meilleure manière de les utiliser pour nos besoins spécifiques. On n'est pas obligés de faire comme tout le monde, on peut innover à notre façon !

Pour conclure, je suis convaincu qu'on doit collectivement décider de créer des IA adaptées aux réalités de notre milieu. Et vous savez quoi ? Je pense qu'on pourra le faire si on embrasse le chemin de l'open source. C'est ensemble, en partageant nos connaissances et nos ressources, qu'on arrivera à créer quelque chose qui nous ressemble et qui répond vraiment à nos besoins.

Ma recommandation musicale du jour : à écouter sans modération !

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